Art by Agnes CecileIls tombent, ils tombent, les petits, tous petits morceaux. Ils volent, s’envolent, loin, si loin. Un à un, ils s’essoufflent, se brisent, se consument, ils brûlent, s’amassent, vont et viennent. Et je tourne, et je tourne parmi eux. Je les cherche, je les perds, les retrouvent, les accumulent. Je les contemple, je les ressens, je les vis. Et ils volent, les tous petits morceaux. Des petits morceaux de verre qui coupent, qui déchirent, qui lacèrent. Des petits morceaux de mots, qui blessent, qui abattent, qui détruisent. Des petits morceaux de sons, qui crient, qui hurlent, qui rugissent. Des petits morceaux de couleurs, qui brillent, qui aveuglent, qui éblouissent. Des petits morceaux de bonheur, qui flottent, qui apaisent, qui calment. Des petits, tous petits morceaux. Et ils sont en moi, ces tous petits morceaux. Fragiles, usés, abîmés, les tous petits morceaux. Et ils prennent toute la place, ces tous petits morceaux. Épuisés, vidés, blessés, les tous petits morceaux. - Sunjei Lyx
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Art by Patrick Gunderson Respiration, Battement, Influx nerveux. Constantes. Mesurables. Quantitatives. Stable. Stable….? Quand tout se déchaîne. La respiration se coupe, s’emballe, se cherche en superficie. Les battements s’enflamment, brûlent, se tordent. L’influx arrête, accélère, paralyse, possède ton entièreté. Le vide Les ténèbres Le vacarme Le silence Le Chaos Est-Il seulement douloureux ? Étouffant ? Paralysant ? Il habite en moi, en nous, autour de nous. Quand je regarde le film de ma vie, bien souvent je n’y vois aucun sens. Et puis je me demande, faut-il que cela aille un sens ? Ai-je besoin que cela ait un sens ? Pourquoi ? Pourquoi ne pas simplement accepter qu’il n’y en a pas. « Because Chaos » est devenu une partie de moi. Mais qu’est-il ce Chaos ? Je dirais… un Initiateur ? Faut-il d’abord reconnaître Sa présence. Combattre le Chaos c’est le laisser nous submerger, nous décortiquer, nous exploser en mille morceaux pour mieux les brûler. Glacer nos os pour mieux les broyer. Douloureux. Étouffant. Paralysant. Et puis je cherche, et je cherche, un sens, le sens. Une ligne, une direction, une bouée. Quelque chose. À l’aide… Quelqu’un !!!!! Et la vague passe. Et une autre. Et une autre. La respiration se coupe, s’emballe, se cherche en superficie. Les battements s’enflamment, brûlent, se tordent. L’influx arrête, accélère, paralyse, possède mon entièreté. Je me noie !!! Je me noie ? … Je respire Je respire ! Et l’océan de mes pensées me berce. Je nage parmi elles. La tempête s’est calmée, mais je suis perdue. Où suis-je ? Et puis, à force de chercher le sens parmi le Chaos autour de toi, je ne peux que Le trouver. Il est là. J’accepte et reconnaît Sa présence. « Because Chaos » Ça semble facile. Presque doux. Après faut-il construire, ou reconstruire, avec ce Chaos. Que reste-t-il de moi après son passage ? Où sont mes morceaux, mes repères ? Ont-ils changés ? Il me semble bien que oui… Et Il est là, en moi, en nous, autour de nous. - Sunjei Lyx =^..^= Lors de l’euthanasie, la seconde où la vie quitte le corps, à cet instant précis où l’étincelle s’éteint, je tiens un organisme, un corps abritant un univers entier, parfaitement fonctionnel, mais sans….magie, celle qui lui permet de fonctionner. La mort. Aussi douce qu’une bougie sur laquelle on souffle. Aussi silencieuse qu’une brise. Dans ce moment, une grande paix survient. Un immense repos. Dans ma tête, un Merci. Dans le domaine animalier, l’euthanasie est une tâche quasi-quotidienne. Nous soufflons cette bougie. Ce n’est pas un pouvoir, mais une obligation. Les raisons sont tellement nombreuses. Manque d’argent pour les traitements, portées non désirées, surpopulation, vieillesse, maladie, abandon, recherche… La mort n’est pas un fardeau. La mort est légère. Dans les souffrances, elle est douce. Dans l’innocence d’un jeune chaton, elle est sereine. Chez le rat de laboratoire, elle est libératrice. Je choisis de me dédier à cette mort. De l’étudier et l’analyser. De tenter de la comprendre au niveau physique, physiologique, spirituel et mental. La mort qui me fascine, la mort qui fascine. Je veux être un guide pour vous, êtres innocents, à travers ce voile. Merci pour vos vies, vos miracles. - Sunjei Lyx =^^=Lime tree, microscopic view. © K Szkurlatowski Bien souvent, en sorcellerie, on entend par « le monde invisible » le domaine des fées, des gnomes et autres petites créatures. Personnellement, je n’ai jamais été capable de me retrouver, de ressentir ces énergies, ce monde. Je n’ai jamais réussis à y croire, simplement. Mais voilà que depuis quelques temps, le monde de l’invisible s’est ouvert à moi. Et j’ai pu le voir, m’émerveiller et le découvrir. J’ai été touché par sa beauté et son immensité. Je vous retiens tout de suite, je n’ai pas vu de fées ni de gnomes, mais j’ai vu… des cellules, des tissus, des lymphocytes, des bactéries, des parasites… Il y a tellement un monde immense autour de nous. Un monde minuscule, invisible, qui obéit à ses propres lois. Il est omniprésent, sans même qu’on s’en rendre compte. Je trouve cela absolument fascinant. J’adore l’étudier, apprendre ses lois, ses habitants, ses fonctions. J’ai également des enseignants passionnés qui, si on est bien à l’écoute, savent nous transmettre leur passion. Ma spiritualité n’est peut-être pas tournée vers les anges, ma magie n’est pas composée de sortilèges. Je suis et je vis dans le vivant et dans la mort. Dans toute leurs formes. Voilà ma magie. La mort. La mort fait également partie de ce monde invisible. La mort nous permet de comprendre et étudier le vivant. Quand on se laisse envelopper par ses immenses bras, et que l’on écoute attentivement ses échos, on commence un chemin d’apprentissage, de soi, de nous, d’eux. De tout. Prenez le temps d’apprécier ce mode invisible, ses habitants sont les régisseurs et bâtisseurs du monde des géants ! - Sunjei Lyx =^^= |